Elève à l’ENSAPL (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille), Raphaël PILTE évoque son expérience au long cours avec HABITER2030.
Comment as-tu rencontré HABITER2030 ?
Raphaël PILTE. Je suivais les cours de Vincent Ducatez, enseignant et Maître de Conférences de Matérialité et membre du bureau HABITER2030, dans le cadre de ma formation à l’ENSAPL. J’ai découvert HABITER2030 lors de la participation au Solar Décathlon Europe 2019. J’ai complètement adhéré au projet. C’est comme cela que j’ai fait partie de l’équipe lauréate alors que j’étais en première année de licence. L’émulation du concours et la performance collective m’ont donné envie de prolonger l’expérience avec l’association et les enseignants investis dans le projet. Quelques mois plus tard, après ma visite en Hongrie à l’occasion de la remise des prix, j’ai décidé de poursuivre mes études d’architecte à Prague dans le cadre du dispositif ERASMUS. Quand je suis rentré en France, HABITER2030 avait déjà lancé son Méta Plateau Projet #1. J’ai alors souhaité rejoindre rapidement l’aventure du Méta Plateau Projet #2 aux côtés de Vincent Ducatez.
Quels enseignements as-tu retiré de tes expériences avec HABITER2030 et plus particulièrement du Méta Plateau Projet #2 ?
RP. J’ai adoré l’expérience qu’offre le Méta Plateau Projet et plus largement HABITER2030. Cela permet d’être confronté à la réalité de notre métier et des tendances qui arrivent. Rencontrer les bailleurs sociaux, les habitants, les collectivités entre contraintes financières, enjeux sociaux et environnementaux ; cela nous oblige à faire preuve de créativité sans perdre de vue la réalité. Pour ma part, j’ai travaillé sur le projet de rénovation des maisons Abbé Pierre sur le site du Petit Maroc. L’intérêt a régalement résidé dans le travail pluridisciplinaire qui apporte un enseignement différent, avec une approche plus technique grâce au regard des ingénieurs, par exemple.
« Avec mes expériences au sein d’HABITER2030, j’ai compris que je voulais devenir un architecte réhabilitant plus qu’un architecte bâtisseur. »
Cette expérience a-t-elle donné du sens à ton parcours et t’a-t-elle aidé par la suite ?
RP. Le sens pour moi est là depuis toujours car je suis le petit fils d’un architecte anglais, qui a été pionnier dans la rénovation énergétique, il y a quelques décennies. L’expérience HABITER2030 est donc venue renforcer mon attachement aux enjeux de rénovation énergétique. J’ai toujours été séduit par l’idée de concevoir des réhabilitations qui puissent s’étendre sur le territoire. L’enjeu de massification est particulièrement sensible en Hauts de France. Les besoins sont tellement énormes. Aujourd’hui, le parc de logements à rénover énergétiquement s’étend à 800 000 dans le bassin du Nord, ce qui pour atteindre les recommandations de 2030 en performance énergétique, nous demanderait de rénover au moins 8 000 à 10 000 maisons par an.
Cette expérience a-t-elle donné du sens à ton parcours et t’a-t-elle aidé par la suite ?
RP. Lors des réunions et des kick-off, les étudiants (dont je faisais partie), étaient amenés à présenter leurs idées et points de vue aux membres et partenaires de l’association. Alors quand, lors d’une de ces rencontres, Philippe Cers a évoqué un stage EDF, j’ai accepté avec plaisir, j’ai ainsi continué à travailler sur ces sujets avec LMH (Lille Métropole Habitat). Nous avons surtout déployé la solution proche de « EnergieSprong » bien connue aux Pays Bas, qui repose sur le « plug » (ou apposition) d’une façade isolée sur une façade existante. Aujourd’hui, je suis en Master à l’ENSAPL, j’espère pouvoir rejoindre rapidement le MPP#4 même si, pour l’heure, des raisons de santé m’en tiennent éloignées. En un mot, je me sens vraiment à l’aise dans la recherche de solutions architecturales de massification à haute performance environnementale.
