La ville de Lambersart est devenue adhérente à l’association HABITER2030 en 2024. Le Directeur Général Adjoint des Services, Benjamin Boquet, revient sur le sens de cet engagement et dresse un premier constat après un an de collaboration.
Comment avez-vous découvert HABITER2030 ?
Benjamin Boquet. Personnellement, j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt le Solar Décathlon Europe et la rénovation des maisons 1930. La lecture des travaux de l’équipe H2030 m’a donné envie de continuer de suivre l’association HABITER2030. Leur ancrage sur le territoire fait sens car ils regardent le patrimoine dans son épaisseur historique et architecturale tout en proposant une rénovation énergétique des bâtis en phase avec nos défis actuels et en tenant compte des normes imposées. Parallèlement, les élus de Lambersart ont manifesté un grand intérêt pour l’approche multiscalaire et les regards croisés entre les étudiants, encadrés par des enseignants très investis, les institutions, les bailleurs sociaux, et les habitants.
Quelles sont les raisons de votre adhésion ?
Benjamin Boquet. Les élus de la ville ont pour la plupart d’entre eux des accointances avec l’approche universitaire et un vrai intérêt quant à la capacité à expérimenter. Quand s’est présentée l’opportunité d’offrir un champ d’expérimentation concret aux étudiants investis sur le territoire et de leur permettre de rencontrer des acteurs locaux, les élus souhaitaient vivement agréger des atomes qui ont peu l’occasion de discuter entre eux. Le format du Méta Plateau Projet a tout de suite reçu leur approbation. Il est pertinent à plus d’un titre : d’abord il permet de regarder différemment les sujets, ensuite il sait tenir compte du « déjà-là » sans s’interdire de penser à des évolutions radicales, enfin il offrait la possibilité de poursuivre une réflexion sur le centre bourg à l’œuvre depuis 15 ans et de s’inscrire dans la dynamique lancée avec le plan guide à horizon 2050 mené avec la MEL. Pour en revenir au sujet initial, il s’agissait bien de travailler sur la place et l’intégration des établissements scolaires dans le secteur du Bourg.
Comment se déroule le Méta Plateau Projet au sein de Lambersart ?
Benjamin Boquet. Pour ce premier MPP à Lambersart, les étudiants se sont d’abord penchés sur les accroches du lycée avec son environnement notamment la ferme voisine et ses dépendances en voie de mutation– aujourd’hui peu adapté et peu inclusif. La question de la rénovation énergétique est aussi placée au cœur du projet et les étudiants s’en emparent de façon active en sollicitant des rencontres avec des techniciens au sujet de la chaufferie par exemple ou du bâtiment abritant les services techniques municipaux. A l’avenir, dans un futur MPP, il est tout à fait envisageable de revenir au sujet des établissements scolaires de façon plus resserrée.
À ce jour, que vous a apporté la collaboration avec HABITER2030 ?
Benjamin Boquet. La démarche initiée avec l’association dans le cadre du MPP a agi comme un brise-glace avec les établissements scolaires. La rencontre des étudiants, les visites de groupe ont permis de tisser des relations et de rencontrer les acteurs pour porter un regard neuf sur nos problématiques communes. Ce projet nous permet de poursuivre les réflexions autour du centre bourg, en conservant la dimension historique forte et en imaginant la suite de notre histoire. Les élus et moi-même reconnaissons également, la part de fraîcheur du regard estudiantin sur nos données et nos contraintes, la puissance des regards croisés grâce à la pluridisciplinarité. Dans un contexte d’inflation, avec une réduction des budgets, leur capacité à imaginer autrement, à ne rien s’interdire tout en restant sur des enjeux de faisabilité nous fait beaucoup de bien. Leur radicalité est salvatrice et intéressante, c’est pourquoi nous attendons avec impatience les rendus. Les passerelles aériennes végétalisées seront-elles des propositions conservées ? et étudiées sérieusement ? Nous avons déjà hâte d’être début février.
À qui recommanderiez-vous HABITER2030 et pourquoi ?
Benjamin Boquet. À toutes les collectivités qui ont des sujets difficiles, des sujets dans l’ornière, où la créativité et le rebond seraient nécessaires pour sortir d’un écrasement de lourdeurs administratives et internes ! HABITER2030 propose aussi des réponses ambitieuses sur le réemploi et le recyclage. Ces sujets à enjeux architecturaux, énergétiques, sociaux, urbanistiques s’inscrivent dans le temps long et sont aussi tout à fait indiqués pour être travaillés en lien avec l’association. La qualité de l’encadrement des étudiants que ce soit avec Denis Plancque, Vincent Ducatez, Eric Delacourt, Thomas Roillet et Nathalie Klément ou dans le lien plus institutionnel avec Béatrice Auxent et Christophe Bartholeyns permet de conserver une hauteur de vue sur les sujets.
D’un point de vue plus terre-à-terre, je dois dire que comparativement au coût de l’adhésion, le retour sur investissement est exceptionnel. Cela nous aura permis de réengager le collectif sur un certain nombre de sujets, de gagner en visibilité, de stimuler la curiosité, de travailler sur les usages avec les habitants. Ce regard extérieur posé sur un déjà-là sensoriel, architectural, historique… invite à considérer autrement notre environnement. Tout le travail et la matière produite sont une formidable occasion de rapprocher les habitants, les élus, les acteurs locaux pour écrire la suite de l’histoire à Lambersart.
